Lorsque tu es venu, Tu n'as presque rien changé :
Seulement un peu d'eau en vin,
L'un des tiens T'a trahi,
Les autres t'ont abandonné.
Tu n'as pas remplacé la misère par l'abondance :
Tu n'as été qu'un pauvre de plus pauvre dans la masse des pauvres.
Tu n'as pas remplacé l'injustice par la justice :
Tu n'as été qu'un innocent de plus, un homme que l'on gifle pour avoir dit la vérité.
Tu n'as pas remplacé la violence par la douceur:
Tu n'es qu'un prisonnier de plus, humilié sous la torture.
Tu n'as pas remplacé la tristesse par la joie :
Tu n'as été qu'un malheureux de plus, pleurant sur la ville perdue.
Tu n'as pas remplacé les ténèbres par la lumière
Tu n'as été qu'un mourant de plus, un corps que l'on recouvre d'une pierre.
Quand Tu es venu, as-Tu laissé plus de trace qu'un oiseau n'en laisse dans le vent ?
Tu as passé, comme l'herbe en été, et l'univers n'a pas pris feu!
Oui, quand Tu es venu, Tu es tombé sans notre terre pour y mourir
Et qu'elle en soit sacrée
Et qu'elle craque et soit changée en un monde d'AMOUR.
Didier RIMAUD (2003)
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