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La place du sport chez les chrétiens |
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Jean Paul II au Congrès international «le visage et l'âme du sport»Homélie de Jean Paul II le 29 octobre 2000 pour le Jubilé des sportifs«Le sport au service de la construction de la personne et de la rencontre des peuples»Discours de Jean Paul II, le 28 octobre 2000, aux 9000 participants au Congrès international sur «le visage et l'âme du sport».[…] Le thème que vous avez choisi pour votre réflexion attire l'attention sur la nature et les fins de la pratique sportive en notre temps, qui se caractérise par de multiples et importants changements sociaux. Le sport est certainement un des phénomènes significatifs qui, grâce à son langage compréhensible par tous, peut communiquer des valeurs très profondes. Il peut être porteur de très hauts idéaux humains et spirituels quand il est pratiqué dans le plein respect des règles. Mais il peut aussi manquer son but authentique quand il fait place à d'autres intérêts qui ignorent le caractère central de la personne. 2. Le thème parle de « visage » et d'« âme ». En effet, l'activité sportive met en lumière, non seulement les riches possibilités physiques de l'homme, mais aussi ses capacités intellectuelles et spirituelles. Le sport n'est pas pure puissance physique et efficacité musculaire, mais il a aussi une âme et il doit montrer son visage intégral. Voilà pourquoi le véritable athlète ne doit pas se laisser entraîner par l'obsession de la perfection physique, ni se laisser subjuguer par les dures lois de la production et de la consommation, ou par des considérations purement utilitaires et hédonistes. Les potentialités du phénomène sportif font de lui un instrument significatif pour le développement global de la personne et un facteur plus que jamais utile pour la construction d'une société qui soit davantage à la mesure de l'homme. Le sens de la fraternité, la magnanimité, l'honnêteté et le respect du corps - vertus sans aucun doute indispensables à tout bon athlète - contribuent à l'édification d'une société civile où, à l'antagonisme, se substitue l'esprit de compétition ; où au combat, on préfère la rencontre, et à l'opposition haineuse la confrontation loyale. Ainsi compris, le sport n'est pas une fin mais un moyen : il peut devenir porteur de civilisation et d'authentique distraction, stimulant la personne à mettre en jeu le meilleur d'elle-même et à avoir horreur de ce qui peut s'avérer un danger ou un grave dommage pour soi-même ou pour les autres. Un nouvel élan créateur[…] 4. Permettez-moi encore une réflexion. S'il favorise la résistance physique et trempe le caractère, le sport ne doit jamais distraire des devoirs spirituels ceux qui le pratiquent et l'apprécient. Ce serait comme si l'on ne courait, comme l'écrit saint Paul, que pour « une couronne périssable », en oubliant que les chrétiens ne peuvent jamais perdre de vue la « couronne qui ne se fane pas » (cf. 1 Co 9, 25). La dimension spirituelle doit être cultivée et harmonisée avec les diverses activités de détente, parmi lesquelles le sport a aussi sa place. Extraits de l'homélie de Jean Paul II, le 29 octobre 2000, pour le Jubilé des sportifs2 […] Par cette célébration, le monde du sport s'unit, comme un choeur grandiose, pour exprimer par la prière, le chant, le jeu, le mouvement, une hymne de louange et d'action de grâce au Seigneur. C'est l'occasion propice de rendre grâce à Dieu pour le don du sport, par lequel l'homme exerce son corps, son intelligence, sa volonté, reconnaissant en ses capacités autant de dons de son Créateur. La pratique sportive revêt aujourd'hui une grande importance, parce qu'elle peut favoriser chez les jeunes l'affirmation de valeurs importantes telles que la loyauté, la persévérance, l'amitié, le partage, la solidarité. C'est bien pour ces raisons que, ces dernières années, elle s'est développée toujours davantage comme un des phénomènes typiques de la modernité, comme un « signe des temps » capable d'interpréter de nouvelles exigences et de nouvelles attentes de l'humanité. Le sport s'est répandu dans toutes les parties du monde, surmontant la diversité des cultures et des nations. À cause du profil planétaire qu'a pris cette activité, grande est la responsabilité des sportifs dans le monde. Ils sont appelés à faire du sport une occasion de rencontre et de dialogue, au-delà de toute barrière de langue, de race, de culture. En effet, le sport peut apporter une contribution valable à l'entente pacifique entre les peuples et contribuer à l'affirmation dans le monde de la nouvelle civilisation de l'amour. […] Devenir «athlètes du Christ»4. « Qui sème dans les larmes moissonne en chantant » (Ps 125, 5). Le psaume nous a rappelé que, pour réussir dans la vie, il faut persévérer dans l'épreuve. Celui qui pratique le sport le sait bien : ce n'est qu'au prix de fatigants entraînements que l'on obtient des résultats significatifs. Aussi le sportif est-il d'accord avec le Psalmiste quand celui-ci affirme que le difficile effort pour semer trouve sa récompense dans la joie de la moisson. « Il s'en va, il s'en va en pleurant, il jette la semence ; il s'en vient, il s'en vient dans la joie, il rapporte les gerbes » (Ps 125, 6). Lors des récentes Olympiades de Sydney, nous avons admiré les exploits de grands athlètes qui, pour parvenir à ces résultats, se sont sacrifiés pendant des années, jour après jour. C'est la logique du sport, spécialement du sport olympique ; et c'est aussi la logique de la vie : sans sacrifices, on n'obtient pas de résultats importants, ni non plus d'authentiques satisfactions. L'apôtre Paul nous l'a rappelé, une fois encore : « Tous les athlètes à l'entraînement s'imposent une discipline sévère ; ils le font pour gagner une couronne de laurier qui va se faner, et nous, pour une couronne qui ne se fane pas » (1 Co 9, 25). Tout chrétien est appelé à devenir un bon athlète du Christ , c'est-à-dire un témoin fidèle et courageux de son Évangile. Pour réussir en cela, il est nécessaire qu'il persévère dans la prière, qu'il s'entraîne dans les vertus, qu'il suive en tout le divin Maître. […] «Le sport au service de la construction de la personne et de la rencontre des peuples»Dans la perspective du championnat d'Europe de football (EURO 2004), qui a eu lieu au Portugal du 12 juin au 4 juillet 2004, les évêques de ce pays ont mené une réflexion sur «Le sport au service de la construction de la personne et de la rencontre des peuples». À l'issue de leur Assemblée plénière à Fatima (10-13 novembre 2003), ils ont abordé ce sujet dans une note pastorale dont nous citons un extrait. I. Le sport et la personne humaine[…] 4. Le « jeu » est une des expressions les plus profondes de l'être humain et s'est fait présent dans la vie de l'homme en tous temps et toutes cultures. La dimension ludique, la capacité de rire, de se former en « jouant », révèlent que l'être humain est bien plus que de la « glaise issue de la terre », occupé à la simple satisfaction de ses nécessités les plus basiques : elles suggèrent que l'homme est liberté créatrice qui réinvente le monde et ses rythmes, qui en jouit symboliquement et qui « danse » avec la réalité. Le « jeu » révèle l'« homme spirituel », inventif et original, qui aspire à une vie pleine et libre, qui cherche la stimulation et le défi, qui cultive l'art et la beauté, qui se réalise dans la joie, le plaisir et la fête, et qui applique ses forces au dépassement continuel de ses limites. Cet homme révèle qu'il est « un peu moindre qu'un Dieu », couronné « de gloire et d'honneur » (Ps 8, 6), créé « à l'image de Dieu », (Gn 1, 27). Ainsi, le « jeu » nous parle-t-il de ce Dieu créateur, qui aime chacune de ses créatures et qui a pour l'homme un projet de bonheur, de réalisation et de vie plénière. La conscience de cette réalité doit amener l'homme à remercier et à louer son Créateur (3). 5. Le sport est une forme cultivée, sophistiquée et moderne du « jeu ». En lui, également, s'expriment et se manifestent ces caractéristiques qui font de l'homme un cas à part dans l'univers des êtres créés par Dieu : le vécu joyeux, l'effort gratuit, l'occupation réjouissante des temps de loisir, la dimension créative, spirituelle et divine. Sur le plan individuel, le sport contribue à préserver et à améliorer la santé, procurant une sereine détente, une occupation saine pendant le temps libre, une façon de rendre moins pesants les inconvénients et les difficultés propres à la vie moderne. De plus, le sport éduque l'homme à la pédagogie de l'effort, de l'engagement, du sacrifice, de la générosité, à la recherche des valeurs les plus élevées, au dépassement des limites, au pari sur une vie faite de valeurs et d'objectifs. Finalement, le sport libère l'homme de toutes les formes d'égoïsme et renforce l'honnêteté, l'altruisme, le respect des autres et même de la nature. Sans ces qualités, « le sport se réduirait à un simple effort et à une discutable manifestation de force physique sans âme » (4). L'exigence du perfectionnement physique et moral permet de redécouvrir les chemins de la joie et de la responsabilité ; en ce sens, elle montre le chemin vers Dieu. 6. L'objectif final de l'effort des véritables sportifs n'est pas de conquérir une récompense matérielle et périssable, mais d'atteindre une vie plus pleine. Saint Paul, en s'adressant aux chrétiens de Corinthe, leur rappelle que les athlètes courent tous, dans le stade, et qu'un seul est vainqueur ; mais, dans la course de la vie, tous les participants peuvent être des vainqueurs (cf. 1 Co 9, 24-25). Par le biais de cette métaphore, l'Apôtre met en évidence la valeur de la vie, en la comparant à une course au bonheur plénier, à la vie éternelle. Il s'agit d'une course que tous les hommes peuvent et doivent remporter. La seule vraie victoire humaine et sportive est celle qui consacre la dignité de la personne humaine. 7. Le sport ne peut absorber l'homme au point qu'il se dispense de ses responsabilités religieuses, principalement en ce qui concerne l'Eucharistie du dimanche. À ce propos, le Pape Jean-Paul II observe que « les rythmes de la société moderne et de certaines activités sportives pourraient parfois faire oublier au chrétien la nécessité de participer à l'assemblée liturgique le Jour du Seigneur. Les exigences d'une détente juste et méritée ne peuvent cependant pas s'exercer au détriment de l'obligation du fidèle de sanctifier la fête. Au contraire, le Jour du Seigneur, l'activité sportive doit s'insérer dans un contexte de détente sereine, qui favorise le fait d'être ensemble et de grandir dans la communion, spécialement familiale » (5). II. Le sport et la construction de la communauté humaine8. L'homme, « de par sa nature profonde, est un être social, et, sans relation avec autrui, il ne peut ni vivre ni épanouir ses qualités » (6). C'est dans la communauté que l'homme réalise pleinement cette vocation à la communion qui est, depuis le commencement, dans les plans de Dieu (cf. Gn 2, 18). Or le sport pourra constituer un instrument significatif pour que l'homme se réalise en tant qu'être social. Le sport facilite l'intégration dans un groupe, dans lequel l'homme peut trouver des partenaires qui partagent les mêmes défis et luttent pour des objectifs identiques. De plus, le sport constitue un vecteur d'apprentissage des règles de vie collective : il facilite l'acquisition de valeurs comme le respect des autres, la magnanimité, la fraternité, la solidarité, le partage, la générosité, l'altruisme, la donation, le respect des règles et des lois, la confrontation loyale ; il inculque le sens de la discipline collective et de la vie en groupe ; il aide à vaincre l'égoïsme, le repli sur soi, l'autosuffisance et l'évasion aliénante ; il transforme les impulsions humaines, même celles qui sont potentiellement négatives, en des desseins positifs ; il éduque à la citoyenneté, au compromis communautaire et à la responsabilité solidaire ; il contribue « à l'édification d'une société civile, où à l'antagonisme se substitue l'esprit de compétition, où au combat on préfère la rencontre, et à l'opposition haineuse la confrontation loyale » (7). En un temps où les diverses formes de violence, de haine, de racisme, d'exclusion et de division tendent à détruire le tissu de la solidarité sociale, le sport peut devenir, avec l'aide de Dieu, un véhicule de civilisation et contribuer à l'édification d'une société plus fraternelle, plus solidaire et plus humaine. 9. Les manifestations sportives internationales regroupent, aujourd'hui, des athlètes, des agents sportifs et une multitude d'adeptes de tous les coins du monde. Ce sont des événements planétaires, à l'occasion desquels les diverses nations et cultures vivent la même expérience de rencontre, de partage et de fête. Le sport peut et doit être, dans ce contexte, un instrument et une expérience de rencontre, de rapprochement, de compréhension, de tolérance, de convivialité entre les divers peuples et cultures, souvent séparés par des raisons d'ordre linguistique, racial, historique, social, politique, culturel et religieux. Le sport peut et doit véritablement contribuer à la construction d'un monde sans fractures et sans frontières, aider à « l'entente pacifique entre les peuples et collaborer à l'affirmation dans le monde de la nouvelle civilisation de l'amour » (8). […] (3) Jean-Paul II, Discours lors de la célébration du Jubilé des sportifs, 28 octobre 2000 ( DC 2000, n. 2237, p. 1009-1010). |
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