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L'entité du briançonnais comprend à la fois le territoire de la peuplade celto-ligure des Brigani, le bassin hydrographique de la haute Durance en amont de la Roche de Rame et une entité administrative et politique très marquée et très ancienne. Le briançonnais, une région aux frontières évolutivesLe briançonnais appartient aux Alpes cottiennes. Durant le Haut Moyen Age, le pays fait partie du royaume de Gontran, roi des Burgondes. En 739, le seigneur Patrice Abbon meurt et lègue par testament son territoire à l'Abbaye de Novalèse, près de Suse en Italie. A partir du 11 e siècle, le pays appartient aux Comtes d'Albon, seigneurs du Dauphiné. Les habitants ayant profité de conditions économiques favorables dues à leur position en zone frontalière (scission des Papes, commerce, nombreuses foires) proposent en 1343 au Dauphin Humbert II, par ailleurs ruiné, la grande Charte des Escartons, signée le 29 mai, au château de Beauvoir en Royans. La géographie des Escartons favorisait naturellement les échanges et les communications vers l'amont plutôt que vers l'aval (Piémont). Cette habitude vient d'une relative facilité dans le passage des cols et des difficultés de franchissement des gorges situées au niveau des verrous glaciaires des grandes vallées. Depuis 1343 jusqu'à la Révolution, le grand Escarton de Briançon comprend 13 communautés : Briançon, Val des Prés, Montgenèvre, Clavière (aujourd'hui en Italie) , La Salle, Névache, Puy Saint André, Puy Saint Pierre, Saint Chaffrey, Saint Martin de Queyrières, Cervières, Vallouise ( regroupant Puy St Vincent, Pelvoux, Les Vigneaux) , et Villar Saint Pancrace. Humbert II accorde à cinq territoires autour de la région de Briançon une large autonomie. Contre une forte mise de départ ainsi qu'une rente assez élevée, les briançonnais obtiennent communément le titre de franc-bourgeois, et la liberté de circuler, de commercer (sans taxes), de se réunir librement, la possibilité d'avoir un terrier. Les habitants deviennent ainsi, peu à peu, propriétaires des terrains qu'ils cultivent. Ils sont libres de gérer les forêts et les chemins comme ils l'entendent et ont le droit de chasse, privilège réservé aux nobles habituellement à cette époque. La démocratie en briançonnais commence à cette époque puisque les communautés acquièrent le droit de se gouverner et de s'imposer sans avoir de compte à rendre. On appellera cette communauté "la République des Escartons". Terme cependant inapproprié puisque la justice et la défense dépendent du Roi de France, les briançonnais sont toujours ses sujets. Quatre autres unités fiscales s'allieront au grand Escarton de Briançon: celles du Queyras, du Val Cluson, de Château Dauphin et d'Oulx, soit 51 communautés. Ces 3 derniers territoires deviendront italiens en 1713, après la signature du traité d'Utrecht, qui marque la fin de la guerre de succession d'Espagne. Ce petit "Eldorado" des libertés durera de 1343 jusqu'à la Révolution française en 1789. La Charte sera reconnue par tous les rois de France. Au 16 e , la région est meurtrie par les violences autour de la Réforme: à Briançon, en Vallouise et au Queyras, sans oublier la vallée de Freissinières où s'étaient réfugiés les «vaudois » disciples de Pierre Valdo depuis le 15 e . Après l'Edit de Nantes de 1598, des temples sont construits et une cohabitation s'établit. Cet apaisement est ruiné à la révocation de 1685: les temples furent rasés, et les huguenots pourchassés s'ils ne se ralliaient pas au catholicisme; beaucoup fuirent vers le Piémont et les provinces allemandes. Histoire contemporaineLa révolution française entraînera peu de destruction dans nos pays. Les briançonnais l'ont accueilli avec beaucoup de tiédeur, les députés haut-alpins ne votèrent pas la mort du roi. En effet, les décisions de la nuit du 4 Août 1789 ont entraîné la fin des privilèges définis par la grande Charte. La révolution porta alors un coup de frein au commerce local et migratoire: les français n'avaient plus bonne réputation! Au XIX°, on s'emploiera à améliorer les réseaux de communication et d'accès au briançonnais. Le train arrivera à Briançon en 1884, avec un projet de prolonger la ligne jusqu'au Monêtier. Le second empire laissera sa trace avec l'amélioration de la «montée» du Lautaret et la fondation du refuge Napoléon au col. De nombreuses idées pour désenclaver la région ne cessent de voir le jour depuis: des percés sous le col du Lautaret ou sous le col d'Arsine ont été plusieurs fois avancées…. L'ère industrielle marquera à sa façon la vallée. Le charbon et l'hydraulique serviront à faire fonctionner différents ateliers: moulins, martinets, scieries, usine de la Schappe à Briançon. On continuera à exploiter le charbon l'hiver, quand les hommes n'étaient pas aux champs. La commune se distinguera par son exploitation, unique en France, de graphite (charbon très pur) au col du Chardonnet, sur le hameau du Lauzet. L'exode rural se fait sentir aussi en briançonnais: les habitants de la vallée de la Guisane ont une propension pour la Californie A la fin du 20 e siècle l'économie se tourne de plus en plus vers le tourisme: celui d'été avec l'avènement de l'alpinisme, les sports en eaux vives, la randonnée pédestre, et d'hiver avec l'équipement des diverses stations de ski. L'afflux de touriste se fait particulièrement sentir durant les vacances scolaires. Le respect et la protection de l'environnement devient désormais une des préoccupations majeures d'un développement maîtrisé de l'aménagement actuel. |
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