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FIGURES DE SAINTETE EN BRIANCONNAIS

Diocèse de Gap
Chronologie
Dom Chautard
Figures de sainteté

Laurent, Pancrace, Antoine du désert, Sébastien, Roch, Martin, Vincent, Maurice, Lucie, Claude, Hippolyte, Marcellin, Apollinaire, Arnould, Barbe et autres.

Saint Laurent

Laurent (10 août), né vers 210, espagnol, archidiacre sous Sixte II, martyr en 258, sous Valérien, empereur romain de 252 à 260, qui avait décidé l'exécution de tous les responsables de l'Eglise. Sa mère l'aurait retrouvé près d'un laurier après une fugue. Selon la légende, il aurait distribué les biens de l'Eglise aux pauvres, et, sommé de les livrer, il aurait répondu au préfet romain en montrant la foule des pauvres :"Voici les trésors de l'Eglise". Il aurait été martyrisé et placé sur un gril de fer chauffé par des charbons ardents. Il aurait trouvé le courage de railler en demandant à être retourné et mangé. Patron des cuisiniers, des pompiers, des rôtisseurs. Représenté avec un gril à la main.
Dicton : "Qui sème pour Saint-Laurent y perd sa graine et puis le temps".

Saint Pancrace

Pancrace (11 mai), issu d'illustres parents, ayant perdu en Phrygie son père et sa mère, resta confié aux soins de Denys, son oncle paternel. Ils se rendirent tous les deux à Rome où ils jouissaient d'un riche patrimoine : dans leur quartier était caché, avec les fidèles, le pape Corneille, qui convertit à la foi de J.-C. Denys et Pancrace. Denys mourut en paix, mais Pancrace fut pris et conduit par devant César. Il avait alors environ quatorze ans. L'empereur Dioclétien lui dit : « Jeune enfant, je te conseille de ne pas te laisser mourir de male mort; car, jeune comme tu es, tu peux facilement te laisser induire en erreur, et puisque ta noblesse est constatée et que tu es le fils, d'un de mes plus chers amis, je t'en prie, renonce à cette folie, afin que je te puisse traiter comme mon enfant. » Pancrace lui répondit : « Bien que je sois enfant par le corps, je porte cependant en moi le cœur d'un vieillard, et grâce à la puissance de mon Seigneur J.-C. la terreur que tu nous inspires ne nous épouvante pas plus que ce tableau placé devant nous. Quant à tes Dieux que tu m'exhortes à honorer, ce furent des trompeurs, des corrupteurs de leurs belles sœurs; ils n'ont pas eu même de respect pour leurs père et mère que si aujourd'hui tu avais des esclaves qui leur ressemblassent tu les ferais tuer incontinent. Je m'étonne que tu ne rougisses pas d'honorer de tels dieux. » L'empereur donc, se réputant vaincu par un enfant, le fit décapiter sur la voie Aurélienne, vers l'an du Seigneur 287. Son corps fut enseveli avec soin par Cocavilla, femme d'un sénateur.
Au rapport de Grégoire de Tours, si quelqu'un ose prêter un faux serment sur le tombeau du martyr, avant qu'il soit arrivé au chancel du chœur, il est aussitôt possédé du démon et devient hors de lui, ou bien il tombe sur le pavé et meurt. Il s'était élevé un procès assez important entre deux particuliers. Or, le juge connaissait parfaitement le coupable. Le zèle de la justice le porta à les mener tous les deux à l'autel de saint Pierre ; et là il força celui qu'il savait avoir tort à confirmer par serment sa prétendue innocence, en priant l'apôtre de venger la vérité par une manifestation quelconque. Or, le coupable ayant fait serment et n'ayant éprouvé aucun accident, le juge, convaincu de la malice de cet homme, et enflammé du zèle de la justice s'écria : « Ce vieux Pierre est ou trop bas, ou bien il cède à moindre que lui. Allons vers Pancrace; il est jeune, requérons de lui ce qui en est. » On y alla; le coupable eut l'audace de faire un faux serment sur le tombeau du martyr; mais il ne put en retirer sa main et expira bientôt sur place. C'est de là que vient la pratique encore observée aujourd'hui de faire jurer, dans les cas difficiles, sur les reliques de saint Pancrace.

Saint Antoine du désert

Antoine le Grand (5 juillet) anachorète de Thébaïde (Hte Egypte), né en 251 à Qeman, en Haute Egypte, mort en 356. Issu d'une famille aisée de Memphis, chrétien de naissance, il vécut en solitaire près de son village natal, dès l'âge de 20 ans, puis se retira dans un fortin romain abandonné, entre le Nil et la Mer Rouge, pendant une vingtaine d'années. En 311, il quitta sa retraite et rejoignit Alexandrie, pour aider les chrétiens persécutés par l'empereur Maximin. Il s'enfonça ensuite dans le désert, vivant sur le mont Golzim, non loin du Nil, revenant pour soigner les malades et instruire les gens. Il mourut centenaire. Il fut la proie de tentations incessantes et terrifiantes, de la part du Diable qui lui envoya un cochon qui troublait sa quiétude et lui montrait des femmes désirables. Il visitait ses disciples anachorètes, et alla deux fois à Alexandrie, pendant la persécution de Dioclétien, puis en apportant son appui à l'évêque Athanase dans sa lutte contre l'arianisme. Ce dernier écrivit une Vie d'Antoine, et rédigea, après sa mort, les règles qui guidaient la communauté de ses adeptes. Sa tombe, creusée dans un lieu secret, fut découverte vers 560. Les reliques furent emportées à Constantinople, puis emmenées à la Motte St Didier, devenu Saint Antoine, en Isère, qui devint un lieu de pèlerinage, surtout pour les malades souffrant d'une maladie inflammatoire appelée le "feu Saint-Antoine".
Les moines hospitaliers constituèrent l'ordre des antonins en Dauphiné. Représenté avec un cochon, à partir du 12 e siècle. Patron des bouchers, des éleveurs de porcs, des charcutiers, des solitaires.
Les moines antonins se déplaçaient dans les campagnes pour soigner les malades. Les habitants des Alberts qui vénéraient particulièrement St Antoine croyaient fermement qu'il leur épargnerait les incendies; catastrophe très redoutée car elle ruinait totalement plusieurs familles.

Saint Sébastien

Saint Sébastien naît aux alentours de 260 à Narbonne. Ses parents, un noble du pays une dame de Milan, sont des chrétiens fervents. Ils s'installent à Milan. Devenu adulte, Sébastien se rend à Rome alors qu'éclate la neuvième persécution envers les chrétiens. Il s'engage dans l'armée afin d'être libre de ses mouvements et venir ainsi en aide aux chrétiens martyrisés. L'empereur Dioclétien le nomme capitaine de la garde Prétorienne.
On attribue à Sébastien plusieurs guérisons miraculeuses. L'application de la Croix sur les lèvres de Zoé, muette depuis 6 ans lui rend la parole. Il guérit Chromace, préfet de Rome atteint de la goutte, et baptise toute sa famille. 1400 soldats environ suivent cet exemple.
Dioclétien tente de le persuader d'abjurer sa foi en 288. Sébastien refuse. Dioclétien ordonne aux archers Mauritaniens de le mettre à mort. Sébastien, lié à un arbre et atteint de plusieurs flèches, est laissé pour mort. Irène, veuve du martyr Catule, s'aperçoit qu'il respire au moment de l'enterrer. Certains pensent alors que les archers ont volontairement épargné les zones vitales.
Guéri, Sébastien se rend devant l'empereur pour lui reprocher son incroyance. Celui-ci le fait bastonner un 20 janvier et ordonne que l'on jette son corps dans les égouts afin que les chrétiens ne puissent le ressusciter. Une chrétienne, Lucine, retrouvera sa dépouille qui sera enterrée dans les catacombes, non loin du tombeau de saint Pierre. Une église sera construite à cet emplacement.
Saint Sébastien devient un saint guérisseur en 680. Il est invoqué pour délivrer Rome d'une grande peste et garde un rôle protecteur au Moyen-Age. Il devient patron des archers et en 825, sous le règne de Charles le Chauve. Le pape Eugène II confie aux archers le transfert de ses reliques dans l'abbaye royale de Saint Médard, à Soissons. Saint Sébastien deviendra également le patron des marchands de ferraille et des confréries de charité.

Saint Roch

Le nom de Roch, né vers 1350, serait celui de sa famille dont on a pu retrouver la trace à Montpellier au 12 e siècle. Il se dévoua d'abord au service des pauvres dans sa ville natale puis, après la mort de ses parents, il revêtit l'habit de pèlerin et se dirigea vers Rome où il séjourna de 1368 à 1371 environ. Là, comme en cours de route, il soigna avec zèle les malades et surtout les pestiférés, manifestant des dons de thaumaturge en leur faveur. Atteint lui-même par la maladie, à Plaisance, il reprit le chemin de sa patrie une fois guéri. Arrêté comme espion du pape par le duc de Milan près d'Angléria, il y passa cinq ans en prison et y mourut vers 1379, après avoir été reconnu par son oncle maternel. 
La renommée de ses miracles s'étendit dans toute la France méridionale puis dans l'Europe entière où son culte prit un vif essor. Ses reliques furent transportées à Venise en 1485. Dans le diocèse d'Avignon, de nombreuses chapelles lui sont dédiées un peu partout, édifiées aux époques des épidémies de peste de 1630 et de 1720, puis de choléra au 19 e siècle.

Saint Martin

Né en 316 à Sabaria, en Hongrie, soldat à 15ans, catéchumène, se rendit célèbre en partageant son manteau (la chlamyde, grand manteau blanc doublé de peau de mouton) avec un mendiant à Amiens, où il était en garnison. La nuit suivante le Christ lui apparut revêtu de la moitié du manteau qu'il avait donnée au mendiant. Il fut baptisé à Amiens en 339, quitta l'armée en 354, et mena une vie de pérégrinations, ponctuées de miracles. Disciple de saint Hilaire de Poitiers, moine à Gallinaria, ordonné prêtre en 360, il fonda un monastère à Ligugé, dans la Vienne, puis fut élu évêque de Tours en 371. Il créa un centre monastique à Marmoutier. Mort à Candes, en Touraine, vers 397.
Son tombeau, à Tours, devint un pèlerinage des plus fréquentés. Patron des fantassins, des maréchaux, des meuniers, des militaires, des piétons, des soldats. Patron de la France. Nom issu du latin "martius" (guerrier). Il donna son nom à 240 communes.
Dictons: "A la Toussaint Commence l'été de la Saint-Martin", « Saint Martin, Saint Tourmentin", "Si l'hiver va droit son chemin, Vous l'aurez à la Saint-Martin; Et s'il trouve quelque encombrée, Vous l'aurez à la Saint-André", "Tue ton cochon à la Saint-Martin, et invite ton voisin", « Pour Saint-Martin, l'oie au pot". Fête le 11 novembre. 

Saint Vincent

Vincent Ferrier (5 avril), né près de Valence (Espagne) en 1355, prêtre en 1378, dominicain, confesseur du pape Benoît XIII en 1393. Il parcourut l'Espagne, l'Italie et la France, fut appelé en 1418 par Jean V, duc de Bretagne, prêcha en plein air pendant 24 heures. Il sillonna la Bretagne pendant deux ans et revint à Vannes, épuisé. Il voulut s'embarquer pour l'Espagne, mais son bateau fut repoussé et il mourut à Vannes en 1419. Joua un rôle actif au concile de Constance.
Patron des couvreurs. Canonisé en 1458.

Saint Maurice

Les origines du culte de Saint Maurice remontent à la fin du 4 e siècle, quand son corps fut retrouvé à Aganuum, près du lac de Genève dans le Valais, par l'évêque Théodore de Martigny avec les 6000 soldats chrétiens, martyrs de la légion thébéenne: c'était un contingent de l'armée romaine revenant de Thèbes en Egypte qui fut exterminé en 287 sous l'empereur Maximien selon le récit écrit au 5 e siècle par Eucher, évêque de Lyon :
«Empereur, nous sommes tes soldats, mais aussi les serviteurs de Dieu. A toi, nous devons le service militaire, à Lui une conscience pure. Nous sommes prêts à porter les mains contre n'importe quel ennemi, mais nous estimons que c'est un crime que de les ensanglanter en massacrant des innocents. Nous avons d'abord prêté serment envers Dieu, ensuite nous avons prêté serment envers le souverain. Sois persuadé que le second n'a plus aucune valeur pour nous si nous avons rompu avec le premier».
Telle est du moins la légende de la Légion thébaine. Ce qui est vrai sans doute, c'est que le décurion Maurice et plusieurs légionnaires refusèrent de prendre part à une cérémonie païenne. Ce pourquoi ils furent exécutés. Au siècle suivant, une basilique s'élevait à cet endroit.
Nous retrouvons là un des récits des massacres que connurent les militaires chrétiens à l'époque des persécutions durant les premiers siècles. Déclarés coupables d'insurrection parce qu'ils ne sacrifiaient pas devant la statue de l'empereur, saint Maurice et ses compagnons, furent d'abord soumis aux outrages de la foule, puis enferrés et déchirés par des ongles de fer. Devant leur résistance, le juge les condamna à être conduit dans un endroit marécageux, infestés de moustiques. Mis à nu et couverts de miel, attachés à des poteaux sans pouvoir faire aucun mouvement, ils supportèrent ces morsures et ce supplice pendant dix jours, avant de remettre leur âme à Dieu pour la vie éternelle.
Le culte de Saint Maurice et de ses compagnons se répandit rapidement en Suisse et en Savoie, et son tombeau, sur lequel une basilique avait été construite (abbaye St Maurice d'Agaune) , devint un lieu de pèlerinage important. La maison de Savoie élut Saint Maurice comme son patron.

Sainte Lucie

Lucie née vers 283, chrétienne de Syracuse. Elle éconduit son fiancé pour se consacrer à Dieu. Il la dénonça, mais on ne put la déplacer, même tirée par deux bœufs. On dut lui trancher la gorge, en 304. Son corps fut transféré à Constantinople, puis à Venise.
Patronne des électriciens. Invoquée contre les maux des yeux, contre les hémorragies. Nom issu du latin "lux" (lumière). Dicton: "A la Sainte Luce, le jour ne croît que d'un saut de puce". Fête le 13 décembre.

Saint Claude

Claude du Jura, né à Salins vers 603, chanoine, puis évêque de Besançon, au VIIème siècle. A peine élu, il s'enfuit et dut être rattrapé. Il démissionna 5 ans plus tard, et se cacha dans une abbaye fondée à Condat au Vème siècle, dont il fut nommé père-abbé en 693, et qui devint la ville de Saint Claude, siège d'un évêché en 1742.
Mort en 695. Patron des tailleurs de pierre. Nom issu du latin "claudicus" (boiteux).

Saint Hippolyte

Né en 170, d'origine romaine, évêque d'Ostie, ami d'Origène, s'opposa à quatre papes, dont Zéphyrin et Calixte, et fut même antipape de 227 (217?) à 235. Il fut exilé avec le pape saint Pontien aux îles Pontines (?) (ou en Sardaigne), et se réconcilia avec lui. Mort en exil des mauvais traitements reçus.
Nom issu du grec "hippolutos" (qui dompte les chevaux). Fête le 13 août.

Saint Marcellin

Pape d'origine romaine, de 296 à sa mort, en 304. Il vit les persécutions de Dioclétien, empereur romain de 284 à 305. Fête le 26 avril.

Saint Apollinaire

Apollinaire, compagnon de saint Pierre, premier évêque de Ravenne, mort martyrisé vers 200.
Nom latin "Apollinarius" (voué à Apollon). Fête le 12 septembre.

Saint Arnould

Arnould (ou Arnoul), né à Lay Saint Christophe en 580, eut deux fils dont Ansegisel, qui épousa la fille de Pépin de Landen, et sera le père de Pépin d'Heristal, maire d'Austrasie, lui-même père de Charlemagne. Précepteur du roi Dagobert, évêque de Metz, quoique laïc, en 614. renonça à sa charge en 627, se retira avec saint Romaric à Saint Mont où il mourut en 640 (630). Son épouse devint religieuse à Trèves.
Nom issu du germain "arn" (aigle) et "wulf" (loup). Fête le 18 juillet.

Sainte Barbe

Sa fête remonte à 1465, à la bataille de Monthléry: Jean de Terremonde "avait en bouche l'oraison de Mme Ste Barbe" et lui dut la vie sauve, bien qu'ayant reçu un boulet de couleuvrine "qui traversa son heaume tout oultre".
On sait qu'elle vivait au 3eme siècle en Turquie et fût livrée aux bourreaux pour s'être convertie à la foi chrétienne. Son père, Dioscore le païen, réclama lui-même le triste honneur de la décapiter. Au moment d'accomplir ce forfait, la foudre s'abattit sur le père indigne. De curieuses traditions sont liées au culte de cette patronne des artilleurs, des mineurs, des verriers, des ingénieurs des fortifications: elle protégeait le bétail. Mais elle est patronne "de ce qui brûle, éclate, fulgure et détonne".
En Provence Ste Barbe est associé aux réjouissance de Noël.

NB : A cette liste, il faut ajouter les saints du NT : Jean Baptiste, Marie Madeleine, Vierge Marie, Pierre, André, Jacques, Jean, Barthélémy, Etienne, Elisabeth.

D'autres saints ont été choisi comme St Augustin, St Ignace, Ste Catherine de Sienne.